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L'Orchestre Rouge

Dés le début des années trente, se forment des cercles de résistance autour du conseiller supérieur du gouvernement et scientifique Arvid Harnack et du lieutenant Harro Schulze-Boysen, employé au ministère de l'aéronautique.

En 1939, Harnack est toujours un haut fonctionnaire du Ministère de l'économie et un des meilleurs spécialistes en production de guerre.

Quand à Schulze-Boysen, si il a eu en 1933 des déboires avec les nazis, il a du être relaché car il est le petit-neveu de l'amiral von Tirpitz, illustre fondateur de la marine impériale. Rien ne s'oppose donc à ce que Schulze-Boysen fasse carrière , unis par leur volonté de mettre fin au régime nazi et dans la luftwaffe et en gravisse rapidement les échellons. Il entre à l'Institut de recherche Hermann Göring. Dés cette époque,il informe les services de renseignements soviétiques. Il leur transmet notamment des informations sur les plans d'offensives franquistes en Espagne.

En 1936, les bases de son réseau sont constituées avec le concour de six amis sûrs.

Chacun des deux hommes se sont donc contitué un cercle.

Ces deux cercles, qui rassemblent une centaine d'opposants au régime nazi,se joindront pour former l'Organisation Harnack / Schulze-Boysen, qui sera nommée par la Gestapo l'Orchestre Rouge ("Rote Kapelle").  

Les membres de cette organisation à la guerre, proviennent d'horizons divers et de couches sociales différentes. Leurs activités sont multiples.

Pour attirer l'attention de la population allemande sur le caractère criminel du régime nazi, ils rédigent de nombreux tracts et les distribuèrent. Grâce à la diversité de ses membres, le groupe peut se procurer des informations de toute première main, sur les crimes et les projets du régime nazi, pour en informer la population.

Mais le travail de résistance de ce groupe ne se limite pas aux tracts et aux affiches. Lorsque les résistants apprennent le projet nazi de conquérir l'Europe, ils en avertissent les pays menacés.

Ils informent entre autres l'Union soviétique de l'attaque imminente de la Wehrmacht, mais ils ne sont pas pris au sérieux.

A partir de fin 1941, ils coopèrent avec les bureaux des renseignements soviétiques à Paris et à Bruxelles, sans pour autant devenir des agents soviétiques et perdre leur indépendance, comme les autorités nazies le prétendront par la suite. L'organisation souhaitait plutôt œuvrer pour une Allemagne socialiste mais souveraine. 

Le travail du groupe consiste alors à rassembler des informations, à rédiger des tracts, à les reproduire et à établir le contact avec d'autres groupes de résistance à Berlin, à Hambourg, en Allemagne centrale et en Bavière. Le groupe réussit ainsi à élargir la zone de distribution de ses tracts, et parvint même à en envoyer aux soldats du front.

Pendant l'hiver 1942, il entre en contact avec le groupe de résistance "La Rose Blanche" à Munich par l'intermédiaire du frère d'Arvid Harnack, Falk Harnack, qui rencontrera des membres de ce groupe.

Outre le travail visant à informer la population allemande des crimes commis par le régime nazi, en particulier dans les territoires occupés à l'Est, l'organisation œuvrait de toutes ses forces pour la défaite militaire de l'Allemagne nazie. Aussi transmettent-ils des secrets militaires à l'URSS par radio, à l'aide d'émetteurs fournis par les renseignements soviétiques. Les transmissions présentent un grand risque, et les résistants doivent donc toujours changer très rapidement de lieu d'émission pour ne pas être découverts par la Gestapo.

La maintenance et la réparation des émetteurs-radio posent de grands problèmes. Les membres du groupe organisent des rencontres avec des agents parachutistes soviétiques pour que ces derniers puissent effectuer les réparations les plus compliquées.

D'après l'amiral canaris, les renseignements donnés à Moscou coûteront la vie à 200.000 soldats allemands.

A la fin de l'année 1942, l'organisation est démantelée par la Gestapo, et 119 personnes sont arrêtées. 50 personnes sont condamnées à mort et exécutées. 

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