Germanika

Germanika

Les prisonniers du Sang

La loi du sang

 

Le Au nom d'un rite barbare remontant aux anciens germains, Himmler préconise la loi du sang:la famille et les proches des conjurés, ou même des "ennemis du peuple allemand" ou encore des déserteurs, devaient endosser la responsabilité des actes de l'un des leurs. 

Les adultes étaient envoyés dans des camps, tandis que les enfants étaient placés en orphelinat, en attendant d'être adoptés par une bonne famille nationale-socialiste. Ces enfants se voyaient attribuer un nouveau nom, et leurs parents ne devaient pas chercher à les revoir. 

Si la répression a été féroce envers les officiers supérieurs de la Wehrmacht, la plupart des "prisonniers du sang" ont cependant échappé à la mort. Il semblerait que Himmler ait voulu les conserver en vie comme otages. Les enfants ont été traité correctement, et les adultes ont bénéficié d'un traitement moins pénible dans les camps dans lesquels ils étaient internés, puisque leur gardien avaient consigne de les conserver en vie.

Cependant, lorsque les prisonniers du sang retrouvent la liberté suite à la chute du régime nazi, c'est souvent en qualité de veuves et d'orphelins...

 

La famille Stauffenberg

Caroline Uxküll

Le putch du 20 juillet 44 est un échec. Le lendemain, dans les Lautlingen, le mécanicien Leibold, entend la radio dans le jardin. Il court avertir Nikolaus Uexkuell-Gyllenband, frère de Caroline et entend le communiqué à la radio. La famille passe cependant le vendredi et le samedi sans être inquiétés. 

Le dimanche soir, la Gestapo vient chercher Caroline et "tante Ulla" (Alexandrine comtesse Uxküll-Gyllenband née le 30 juin 1873 et morte le 23/05/1963),soeur de Caroline). Les femmes sont détenues dans les Balingen.

Vers la mi-aout, les enfants sont kidnappés.

Caroline reçoit cependant la visite du maire Goetz et à deux reprise de Ida Huberta Pfaffenhofen-Chledowsky, épouse de Nikolaus. Des gens lui apportent de la nourriture.

De jeunes prisonniers français s'étonnent de la réclusion de cette dame allemande.

Libérée après six semaines, tante Ulla ne retrouve plus les enfants. A part Olga, la fille de Nikolaus

Melitta Schiller, épouse d'Alexandre Stauffenberg, parvient une nuit à se poser sur le camps: elle a repris du service après sa détention de six semaines.Elle peut ainsi donner des nouvelles du reste de la famille.Elle annonce entre autre que les enfants ont été kidnappés, et que le beau-frère de Caroline, âge de 85 ans est en détention particulière à Nuremberg.

Les enfants ont bien entendu été traumatisés par leur arrestation. Ils ont demandé que leur nurse Ester les accompagne, ce qui leur a été refusé.

Alfred (né le 8 novembre 1937 et décédé le 28 octobre 1987)prend congé difficilement, mais Berthold, né en 1934, fils ainé de claus, prend tête de la petite procession et marche la tête haute vers son déstin.

Le 2 novembre, Caroline libérée retrouve une maison vide...qui ne tardera cependant pas à être habitée par huit familles placées par la Gestapo et onze enfants. De nouveau sous le statut de prisonnière du sang, personne ne peut lui adresser la parole. Une religieuse, la soeur Jovilla et l'électricien Franz Hagg bravent toutefois cet interdit

Elle reçoit parfois du courrier malgré l'interdiction de ses gardes.En décembre, elle a la confirmation de ce qu'elle savait déjà: son fils berthold est condamné. A noël, Melitta envoie une lettre rassurante. Après avoir insisté, elle a pu visiter les enfants, mais ne peut pas dire où ils se trouventVers les derniers jours de guerre, Caroline évite à tout prix d'être déplacée, feignant la maladie. La demeure des Lautlingen est heureusement épargnée par les bombes.

La demeure sert d'hopital de fortune. Caroline est coupée de toutes nouvelles. Elle ne sait plus rien des enfants, de tante Ulla ou de sa soeur alexandrine. Les combats se déportent déjà à Jettingen (siège principal de la famille Stauffenberg).

Melitta continue de voler de camps en camps, pour s'occuper des différents membres de la famille.

Enfin, en juin, Caroline et sa soeur Alexandrine parviennent à obtenir une voiture et ptrouvent l'orphelinat. les trois fils de Claus sont récupérés. Les femmes ;se procurent un autobus pour enmener les autres.Il fallait se dépêcher, car dans ce secteur, les Russes avancaient.Elle récupèrent les enfants de Berthold (Alfred (1937) et Elisabeth (1939) ainsi que Valerie (1940) fille de Claus.

Mika, épouse de Berthold, est toujours détenue dans un camp, ainsi que Nina,épouse de Claus qui a accouché en détention d'une petie Konstanze .

Le meunier Schemminger, propriétaire du moulin du domaine, aide tant qu'il peut en donnant de la farine. Les villageois offrent du lait. En été 1945, le transport automobile reprend et les Stauffenberg peuvent désormais se déplacer dans les différents domaines familiaux. (Jettingen, Wilflingen, Geislingen). Les différents membres de la famille parviennent finalement à se retrouver et s'épaulent pour pouvoir passer sans trop d'encombre la pénible année 1945.

 

Nina Schenk von Stauffenberg, née von Lerchenfeld

 

Trois jours plus tard, dans la nuit de samedi à dimanche, Nina von Stauffenberg, enceinte de son cinquième enfant, est arrêtée par la Gestapo. On la sépare de ses quatre enfants et on la met en détention. Elle est soumise à de nombreux interrogatoires au cours desquels elle suit à la lettre les recommandations de feu son mari: elle feint d'ignorer tout des activités de résistance de Claus von Stauffenberg et consort.

Les enfants Stauffenberg sont placés dans un orphelinat sous le nom de Meister. Ils étaient déstinés à être adoptés par un couple national-socialiste. Heureusement, la fin de la guerre empêchera ce projet.Ils ont été relativement bien traités.

Fin janvier 1945, elle met au monde sa fille Konstanze, à Francfort.

Après la guerre, elle se retire avec les enfants et queleques membres de la famille survivants,dans le domaine familial à Lautlingen, près de Bamberg. Là, elle s'occupera de la sauvegarde du patrimoine historique de la ville.

 

         

La comtesse Nina von Stauffenberg, née von Lerchenfeld vient de mourir dans les Kirchlauter (Basse-Franconnie)à l'âge de 93 ans, le 3 avril 2006).

 

 

 

 



14/05/2006
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 5 autres membres