Germanika

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L'étoile jaune

 

 

 

 

Paris, est

 

 

depuis

 

 

presque

 

 

toujours terre d'

 

 

exil

 

 

pour les Juifs

 

 

Dés le moyen Age une petite communauté de Juifs existe sur l'île de la Cité.

Après des siècles mouvementés, la capitale s'ouvre plus largement à l'émigration et devient vers 1850 le lieu de prédilection du judaïsme français.

En 1939, à la suite de plusieurs vagues d'émigration, provenant notamment d'Europe centrale et orientale, environ 250 000 Juifs élisent domicile à Paris.

Les deux tiers se regroupent sur la rive droite de la Seine, traditionnellement ouvrière et commerçante, ou en proche banlieue (plutôt au Nord et à l'Est). Les quartiers de Belleville et du Marais concentrent l'essentiel de cette communauté qui contrairement à celle de Prague, par exemple, n'est pas isolée.

 

L'antisémitisme en France réapparaît dés les années 1930, donc avant l'occupation allemande.

Dans les films français de cette époque, les Juifs sont considérés comme des êtres différents : ils ne sont pas de "vrais" Français.

Bien sûr, tout est en sous-entendus. Il est rare que les personnages soient explicitement nommés comme étant "juifs". On fait usage des stéréotypes qui font référence à des caractéristiques physiques, des sonorités marquées ou des activités professionnelles (tailleur, banquier ou producteur de cinéma).

 

 

 

 

 

Premières mesures

 

 

vichystes.

 

 

 

 

 

 

Dés l'automne 1940, les mesures anti-juives se multiplient, non seulement à Paris, mais aussi dans l'ensemble de la France.

Les Allemands sont à Paris depuis plus de trois mois. Les policiers sont prêts à effectuer les premières missions raciales qui leur sont confiées.

Les juifs sont recensés et leurs naturalisations sont révisées.

Le 3 octobre 1940, la notion de "race juive" est instituée officiellement . Les Juifs sont dès lors exclus de nombreuses professions, entre autres de la fonction publique. Le Préfet de police est par ailleurs autorisé à interner les Juifs étrangers dans des camps.

Cette mesure est suivie de la première arrestation collective, au printemps 1941, qui frappe 3 747 Juifs étrangers, exclusivement des hommes.

Les Juifs de nationalité française sont concernés également. D'après le bulletin municipal officiel du 20 octobre 1940, "Les juifs de nationalité française qui ne seraient pas encorte munis de la carte églementaire devront se présenter avec leurs papiers d'identité et accompagnés de deux témoins garantissant l'exactitude de leur déclaration".

Le délit de "sale gueule" existe sans aucun doute depuis longtemps, mais à cette époque, il prend toute son empleur. Les contrôles au faciès se généralisent. Il arrive souvent que les gens ayant un nez trop crochu, ayant donc une des caractéristiques du "type" décrit par les nazis, doivent s'expliquer longuement, sinon tragiquement, de l'abscence de la mention "juif" (un cachet apposé) sur ses papiers d'identité. 

De plus , le commercant juif à l'obligation d'afficher lea mention "Entreprise juive" (Judisches Gechäft) en noir sur fond jaune. Gare à celui qui n'obtemptère pas: la police veille!

Le 14 mai 1941, 5000 juifs étrangers résidant à Paris sont convoqués pour examen de situation dans divers centres de regroupement. IIs seront internés d'office dans des camps.

Dés lors, la vie des juifs va devenir infernale. Lorsqu'ils ne sont pas directement mis en cause, tout est mis en oeuvre pour pourrir leur quotidien.

Par exemple les juifs ont jusqu'au 1er septembre 1941 pour remettre leur poste rcepteurs de TSF à la mairie ou à la préfecture de police (département de la Seine).

Les autorités de police s'occupent aussi efficacement de la liquidation des biens juifs, en vertu de la loi sur l'aryanisation des biens juifs du 22 juillet 41.

Le 20 janvier 1942, la solution finale est décidée lors de la conférence de Wannsee. Les nazis mettent en place l'extermination des juifs d'europe.

 

 

 

 

 

L'étoile jaune

 

 

 

 

 

Le port obligatoire de signes distinctifs pour les juifs ne date pas d'hier. En effet, dés le moyen âge, en France et en Espagne, les Juifs sont tenus d'arborer la rouelle, un rond jaune, sur la poitrine. Ceci por éviter les mariages entre Juifs et Chrétiens.

 

Le Concile de Vienne ordonne le port d'un chapeau particulier, le Judenhut, en 1267. Il s'agit d'un chapeau plat un peu en forme de cloche à fromage, surmonté d'une tige avec une boule.

En France, Louis IX(Saint Louis) ordonne en 1269 le port de deux signes jaunes, l'un dans le dos, l'autre sur la poitrine, dés l'âge de 14 ans. Le Pape souhaitait en effet que les juifs soient facilement repérables  dans le but d'éviter des unions entre Juifs et Chrétiens.

Pour les Chrétiens, le jaune signifie la trahison. A la fin du moyen âge, le jaune est la couleur de la folie, du désordre: les bouffons sont habillés de jaune (nain jaune). Cette couleur correspond aussi aux maris trompés (jaune cocu).

Ce genre de marquage tend à disparaître progressivement. Au XVIème siécle, ces marques distinctives ont disparu. Ce genre d'infâmie ne réaparaîtra que sous le règne des nazis.

Suite au décret du 19 septembre 1941, les Juifs en Allemagne sont tenus de porter sur le côté gauche de la poitrine une large étoile jaune avec le mot "jude".

 

Le 7 juin 1942, débute à Paris et en zone occupée, l'obligation pour les Juifs âgés de plus de six ans de porter l'étoile jaune en public, sous le patronnage du SS Helmuth Knochen, adjoint d'Oberg. Il s'agit de l'application de la huitième ordonnance du 29 mai 1942 concernant les meures contre les Juifs.

 

 

HUITIÈME ORDONNANCE
du 29 mai 1942 concernant les mesures contre les Juifs

En vertu des pleins pouvoirs qui m'ont été conférés par le Fûhrer und Oberster Befehischaber der Wehrmacht, j'ordonne ce qui suit:

§1
Signe distinctif pour les Juifs

I. Il est interdit aux Juifs, dès l'âge de six ans révolus, de paraître en public sans porter l'étoile juive.

II. L'étoile juive est une étoile à six pointes ayant les dimensions de la paume d'une main et les contours noirs. Elle est en tissu jaune et porte, en caractères noirs, l'inscription « Juif ». Elle devra être portée bien visiblement sur le côté gauche de la poitrine, solidement cousue sur le vêtement.

§2
Dispositions pénales

Les infractions à la présente ordonnance seront punies d'emprisonnement et d'amende ou d'une ces peines. Des mesures de police, telles que l'internement dans un camp de Juifs, pourront s'ajouter ou être substituées à ces peines.

§3
Entrée en vigueur

La présente ordonnance entrera en vigueur le 7 juin 1942.

DER MlLITÀRBEFEHLSHABER IN FRANKREICH.

 

 

Du 2 au 6 juin, les juifs doivent retirer dans les commissariats les étoiles jaunes qu'ils doivent  coudre sur leur vêtement.

Cette étoile provient du Maguen David, le bouclier de David. Les juifs polonais sont déjà contraints d'arborer l'étoile en brasard depuis 1939.

Létoile est qualibrée: 6 pointes, de la dimension de la paume d'une main et aux contours noirs. A porter visiblement sur le côté gauche de la poitrine, solidement cousue sur le vêtement.

Le 7, des Parisiens portent l'étoile jaune par solidarité. Une vingtaine d'entre eux sont arrêtés. 

Le 8 juin, le Peti Parisien annonce:

Tous les juifs quelle que soit leur nationalité portent depuis hier l'étoile de David. C'est à partir d'hier dimanche que le port de l'insigne jaune devenait obligatoire pour les juifs.

On en avait déjà aperçu quelques-uns vers la fin de la semaine précédente. Mais la plupart des israélites avait attendu l'échéance exacte pour se conformer à cette prescription.

cette première journée fourni à la plupart des François un sujet d'étonnement et, espérons-le, de méditation: à savoir le nombre considérable-et qu'ils ne soupçonnaient pas jusqu'alors-des juifs dans certains quartiers. "

Ce journal collaborateur ce réjouit de cette obligation qui permet ainsi de "repérer les juifs" cahcés aussi bien dans les quartiers populaires de Paris que dans les quartiers chics.

Au moment de la rafle du Vél d'Hiv, les Allemands imposent également une ségrégation dans les lieux publics, les magasins, les salles de spectacles et les transports en commun. Dans le métro, les Juifs sont tenus de monter dans le dernier wagon.

Le 16 juin 42, Réné Bousquet, secrétaire général à la police, réprésentant Pierre Laval et les autorités allemandes tombent d'accord: 22 000 juifs étrangers de 16 à 55 ans seront arrêtés par la police française dans la région parisienne et 10000 en zone libre. Laval éspère ainsi obtenir de la part des allemands la reconnaissance de la souveraineté française à l'ensemble du territoire.

Le 8 juillet 1942, sort la 9ème ordonnance nazie. Le texte est bref mais sa teneur laisse place à toute intérprétation possible. Ainsi il est notifié que "Il peut être interdit aux Juifs de fréquenter certains établissements de spectacle et en général, des établissement ouverts au public".

Bien entendu, la formule "il peut être interdit" est prise au sens "il est formellement interdit".

 

 

 

 

 

La rafle du Vel d'Hiv

 

 

 

 

 

 

La rafle, initialement prévue les 13 et 14 juillet, est finalement reportée aux 16 et 17 juillet pour éviter une coïncidence avec la fête nationale.

9 000 fonctionnaires français (dont 4 000 policiers) sont mobilisés, 60 autocars réquisitionnés.

Sans l'appui du gouvernement de Vichy, les nazis auraient difficilement pu organiser une arrestation d'une telle ampleur.

 

Le projet ne demeure pas entièrement secret. Des fonctionnaires parviennent à alerter certains juifs. Des auxiliaires et des policiers avertissent certaines de leurs connaissances en utilisant un langage codé mais explicite: "Il fera très chaud dans la nuit du 16 juillet. Vous devriez aller dormir au frais". Le bouche à oreille fonctionne. Dés le 10 juillet, des juifs quittent Paris. D'autres se logent dans des maisons non juives. En général, les femmes et les enfants demeurent chez eux, puisque jusque là, seuls les hommes étaient touchés par la rafle.

D'autre juifs, intégrés depuis longtemps, et socialement bien implantés, ne se sentent pas menacés. 

 

La rafle débute dès quatre heures du matin, et touche tous les arrondissements de Paris ainsi que la proche banlieue. Les résultats des arrestations sont notés méticuleusement, heure par heure. A 10h30, plus de 6 000 arrrestations sont déjà recensées. Le dernier communiqué indique près de 13 000 arrestations, dont plus de 5 000 femmes et 4 000 enfants. Ces chiffres très élevés sont pourtant inférieurs à ceux prévus par Laval et Bousquet : environ 10 000 Juifs préalablement informés sont parvenus à se cacher ou à s'enfuir.

La procédure est invariable: la police frappe à la porte. "Police. Ouvrez!".

L'identité des occupant du logement est vérifiée, ensuite, ordre leur est donné de boucler leur bagage.

 

Les enfants sont enmmenés même si ils sont français de naissance, telle est la consigne!

 

Certains policiers proposent de les laisser préparer leurs bagages pour revenir une heure après, laissant ainsi aux juifs la possibilité de s'éclipser.

Certrains sont prévenus à la dernière minute, par un voisin ou une concièrge bien intentionnés. Ils se réfugient alors dans des appartements non juifs. Les policiers ne s'occupent que des lieux occupés par des juifs. Ils ne fouillent pas les caves, espaces, et couloirs appartenant à des non-juifs.

 

Une fois arrêtés, les hommes et les femmes sans enfants sont conduits à Drancy dans les fameux logements sociaux transformés pendant l'Occupation en camp d'internement.

Ce camp proche de Paris est géré, sous le contrôle de la Gestapo, par le Préfet de police. Une famine et une hygiène déplorable y règnent

Alors que les hommes et les femmes sans enfant sont entassés à Drancy, les familles raflées sont conduites dans le 15ème arrondissement, rue Nélaton, au Vélodrome d'Hiver. Les gens s'entassent avec leurs maigres bagages, sous la chaleur étouffante des verrières bleuies.

Aucune assistance n'est donnée à tous ces déplacés.

L'hygiène est lamentable: sous pretexte de sécurité, la moitié des cabinets d'aisance est fermée.

L'eau manque. Le deuxième jour seulement, les pompiers branchent  une lance dans la Seine. Dans une petite cour, les juifs peuvent alors faire leur ablutions et boire.

Aucun des 7000 internés ne va se révolter. La seule manifestation émanne de la part de mères réclamant de l'eau et du lait pour leurs enfants. Elles obtiennent satisfaction et se calment instinctivement.

Il faut dire que l'on annonce aux internés un avenir rassurant: les familles juives pourront s'installer en Europe de l'est.

Aux enfants, on parle de "Pitchipoï", un paradis dans lequel ils iront vivre.

 

 

Les questions sans "réponses"

 

 

 

 

 

Quel objectif poursuivaient les autorités occupantes en laissant le soin à l'administration française d'organiser la rafle du Vel d'Hiv dans les moindres détails ? Pourquoi le gouvernement de Vichy a-t-il pris l'initiative, pour la première fois, d'arrêter des femmes, des enfants et des personnes âgées ? Ces questions ont soulevé, et soulèveront encore, de nombreuses polémiques.

 

 

 

 

 

Pour complèter votre

 

information

 

 

 

 

Sur le net

 

 

 

le grenier de Sarah , (Mémorial de la Shoah, Musée centre de documentation juive contemporaine) un site animé qui présente à tous la tragédie vécue par les Juifs durant la seconde guerre mondiale. A consulter absolument.

 

 

 

 

Lecture

 

 

 

La mise au pas de la France, 1940-1944, Rita Thalmann, Fayard, 1991

Opération étoile jaune, Maurice Rajsfus, Cherche Midi éditeur

La Rafle du Vel'd'Hiv, Maurice Rajsfus, PUF, Que sais-je?

Pétain et les Français, Michèle Cointet, Perrin 2000

L'étoile jaune, Léon Poliakov,Editions Grancer, 1999  

 

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30/03/2006
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